dimanche, 08 octobre 2023 15:14

Commissionné par le Théâtre des petites lanternes et Amélie Lemay-Choquette, la promenade des pollinisateurs s'inscrit dans le grand projet Territoire. Par le théâtre de paysage et l'action citoyenne le projet Territoire questionne notre appartenance au territoire, à la nature et la place de l'humain dans son environnement.

Ici pour en savoir plus sur le projet territoire.

La promenade des pollinisateurs, facilité par Jessica Renaud, nous mène à découvrir des parcelles de territoires dans la région de Sherbrooke. C'est aussi l'exploration avec divers modes de connexions au lieu, aux plantes et insectes qui y vivent et avec le corps désirant. Car c'est avant tout sous le sceau de l'amour que Jessica a fait la rencontre de l'Apis mellifera mellifera. Et c'est à partir de cette qualité de présence qu'elle nous invite à aborder le territoire.

lundi, 08 mai 2023 10:49

Les mots nous regardent
ils nous demandent
de partir avec eux
jusqu’à perte de vue
-Gaston Miron

Mère à soi, projet d'écriture entamé au solstice de l'hiver 2018, devait originalement être un manifeste contre la maternité ou un essai sur les femmes sans progénitures. Mais lorsque j’ai finalement lâché lousse les rênes de l’écriture, la bête m’a ramenée vers l’intérieur, dans un lieu oublié, sinon calfeutré. Le récit, composé en fragments poétiques, divulgue la complexité des liens filiaux d’une femme nullipare. Sont abordés la relation amoureuse au père, la compétition à la mère, les traumatismes intergénérationnels et la notion d’identité profonde lorsque mère de personne.


Une fois de plus, soumettre les intuitions et les expériences au feu du langage. Les mots sont parfois pire que tout ou mieux que rien.
- Sylvie Cotton

The story of what ‘happened’ is always a lie. Because what happens doesn’t happen in a story form. We storify to make it understandable, human, real. All storytelling, all art, is a translation of experience.
- Rachel Zucker

Grâce à l’obtention d’une subvention de mentorat avec le Conseil de la culture de l’Estrie, j’ai eu l’immense privilège de collaborer avec Lynda Dion, mon accoucheuse, entre septembre 2022 et mars 2023. Ici pour lire l'article du Conseil de la culture de l'Estrie.

 Extrait de mère à soi :

parce que la vie se nourrit de vie et entre les deux il y a la mort. me répéter dans huit semaines je les abats. préparation du nid des poussins. la lampe infrarouge tempère eau et copeaux. les sortir un à un avec des mains pétales. si les oeufs avaient éclos sous une poule, la mère aurait montré aux poussins où s’abreuver, se nourrir. comme ils sont nés en incubateur, je trempe leurs petits becs dans l’eau de l’abreuvoir. à chaque trempée me répéter dans huit semaines je les abats pour ne pas acheter mon poulet au Maxi. remplir mangeoire et abreuvoir au quotidien parce que je ne suis pas mère poule. mère tout court. ça déclenche mon instinct de protection. dans huit semaines elles pèseront quatre kilos. dans huit semaines leurs corps blottis contre ma poitrine, je marcherai chacune d’elle vers le cône en métal, les y plongerai tête première. 

je les aime ces poules même si chaque année c’est plus difficile, les soigner puis les saigner. je veux pas me durcir le coeur, même si je sais ce qui s’en vient dans huit semaines. 

je les aime ces poules d’abord poussins. jaunes, duveteux. flatter les enfants pas catinés. elle est folle la Martineau.  des bêtes à plumes, cervelles d’oiseau, rien à voir avec une progéniture. sauf peut-être le zigouillage à la fin. elle abat ses rejetons, les dévore avec appétit l’hiver venu. me répéter dans huit semaines je les abats. poussin dans ma paume, cui-cui, boule de duvet. y sont contents quand j’entre dans le cabanon. cui-cui. nettoyer la couche, remplir abreuvoir, mangeoire sans gestes brusques. cui-cui. flatter la petite tête de mon index, fourrer mes narines dans le duvet du cou. chauddoux. j’aimerais me coucher sous la lampe, emmitouflée les unes contre les autres. blotties sous aisselles, nuque, creux poplité, derrière l’oreille, reins. dormir dans l’être ensemble d’un sommeil sans rêve ni crainte, lendemain ou regret.

me répéter dans sept semaines je les abats. à chaque visite moins de duvet, plus de plumes. on les transfère sur le plancher du cabanon. les bêtes font des chest à chest puis s’endorment en siamois.

me répéter dans six semaines je les abats. du cabanon au chicken tractor. gazon, soleil, papillons de teigne. poules étendues à l’ombre du bosquet d’érables ou bien les ailes entrouvertes aux rayons de 16h, mais le plus souvent échouées aux rebords de la mangeoire. manger couchées dans leur merde. ça entre presque qu’autant que ça sort. entre les deux, le gras s’agglutine autour des muscles, des organes. ça fait le meilleur poulet au monde, chair tendre et juteuse. le soir lever les mangeoires sinon elles s’empiffreraient dès le lever du soleil, cinq heures au solstice. les tendons des pattes éclateraient sous le poids des corps pansus. les enfants ne mangent pas à ne plus pouvoir marcher. 

me répéter dans cinq semaines je les abattrai. poc-poc. ça se fait tout seul, la place vacante du coeur s’emplit de duvet, de plumes, de pelages, de regards. poc-poc. 

me répéter dans deux semaines je les abats. c’est décidé, ce sera le 27 juin. la date fixée les poules revêtent l’aura de martyres. proximité, finitude. dans deux semaines plus personne à nourrir, à abreuver. 

la veille c’est cueillir roses sauvages, cosmos, iris, feuilles de fougères pour décorer le poulailler. c’est la soirée dans l’enclos même si ça pue la merde. à presque huit semaines les poules sont des machines à déjection, impossible de se déplacer dans l’enclos sans piler sur un cornet. cent cinquante pieds de clôture, mais leurs déplacements se limitent à poulailler mangeoire. vingt pieds carrés en moyenne. la veille c’est lever les mangeoires à 15h. les poules ça s’abat les intestins vides sinon ça gicle, difficile à évider. la veille c’est tranquille à la maison, jouer du tambour, requiem à mes enfants de plumes. demain le coeur revêtira tablier et couteau comme on enfile genouillères et casque de sécurité. demain je ne serai plus la main qui les nourrit.

le lendemain on se lève tôt, déjeune peu. chauffer l’eau, visser le cône, désinfecter et remplir les glacières, aiguiser les couteaux. mouvements efficaces, silencieux. les amis arrivent, on s’embrasse. allumer les bâtons d’encens. les poules confinées au poulailler couchées en tas comme le premier jour sous la lampe. l’estomac vide, elles lissent leurs plumes. mon entrée, banale. gestes précis, efficaces. main gauche à plat sur le dos, main droite empoigne les pattes, coller la poule contre mon torse, parcourir les dix pas vers le cône lui susurrant merci, adieu, au revoir, moi aussi j’y passerai un jour, je vais faire ça bien je vais faire ça vite. plonger la poule tête première dans le cône en métal pattes vers le ciel, cou exposé. vulnérable la tête remontée vers sa poitrine protège d’instinct ses jugulaires. main gauche immobilise, couteau dans la droite tranche d’un geste ferme à travers les plumes, la chair. la lame pénètre les muscles, sectionne la jugulaire sous l’oreillette en évitant la trachée. déposer le couteau à côté du bâton d’encens, maintenir amoureusement la tête pendant les convulsions, le sang chaud en filet sur la main, dans la chaudière ça coagule presque immédiatement. il y a toujours l’ultime soubresaut, yeux écarquillés, mutinerie des nerfs, ultime hommage au vivant avant le pétrifié. répéter vingt-cinq fois. certaines sont résignées d’autres combattent à coups d’ailes, de bec, de griffes. trahison rauque.

plonger les bêtes dans l’eau bouillante. sectionner pattes et glande sébacée au-dessus de l’anus, couper la tête. culbutées dans l’éplumeuse, évidées par David, refroidies dans les glacières, faisandées deux jours au frigo, désossées, deux poitrines par sac dans l’ensacheuse puis c’est le repos dans le congélateur.

 

jeudi, 09 février 2023 09:08

Documentaire narratif sous forme d’installation combinant images, mots et objets choisis qui propose une incursion dans la vie de trois individus qui élèvent des poules à chair une fois l'an pour leur consommation annuelle de viande. Par l’élevage artisanal, les variables de l’affectivité et de l’attachement sont intégrées dans l’équation du vivant.

Le projet interroge notre détachement sociétal envers les aliments consommés en général et plus particulièrement notre consommation animale. Élever et aimer les animaux destinés à nous nourrir développe un lien d’attachement rendant l’abattage difficile émotionnellement. Mais si c’était justement cette douleur qui sacralisait la vie ? Une réflexion sur la vie, l’amour et la mort en lien à notre alimentation où la vie se nourrit de vie. Et entre les deux, il y a inévitablement la mort. 

Je travaille à partir de la documentation photo et écrite accumulée depuis l'été 2018 et des objets amassés comme des os, plumes et fleurs fanées. Dans le cadre de ce projet, j'expérimente la matérialité de la documentation numérique par l'impression et l'installation. J'accroche des objets dans l'espace, crée des dialogues entre les images, les objets choisis et les mots. Une installation sculpturale est également en préparation. La photographie individuelle n'est pas considérée comme un artefact, mais prend son sens lorsque placées en dialogue entre elles, avec les objets et l'espace.

Variable A est le sujet d'une résidence en deux temps et une exposition à la Maison bleue de Domaine Howard.
Premier séjour du 21 janvier au 4 février 2023.
Deuxième séjour du 31 juillet au 16 août 2023.
Vernissage le 17 août 2023 de 17h à 19h.
Période d'exposition du 17 au 27 août 2023.
Merci au Comité d'art et culture Jacques-Cartier d'avoir cru en cette démarche et rendu disponible ce splendide endroit de réflexion et expérimentation. 
Entrevue avec Valérie Ambeault sur les ondes de Radio-Canada (16h40).
Par ici pour visionner la capsule vidéo réalisé par le CACJC.

Jeudi 5 mai, c’est froid et venteux. La veille, nous avons préparé la boîte qui servira nid aux poussins : la lampe infrarouge a tempéré l’eau et les copeaux. Nous sortons les poussins un par un de l’emballage et trempons leur petit le bec dans l’eau pour qu’ils sachent où s’abreuver. Tâche qu’accomplirait normalement la mère couveuse. Ça déclenche mon instinct de protection. Situation paradoxale puisque dans sept à huit semaines je devrai les abattre. 

À la naissance, les poussins tiennent dans la paume de la main, mais savent marcher, boire et manger. Curieux, ils picorent tout ce qui pique leur curiosité : visse, moulée, brin d’herbe. Leur duvet est jaune, mais l’extrémité de leurs courtes ailes est déjà parée de plumes blanches. Fragiles aux variations de température, nous maintenons leur habitat à environ 35 degrés la première semaine. 

Les sept premiers jours, la mangeoire est accessible 24 heures sur 24 pour que les poussins se fassent une belle couche de graisse qui les tiendra au chaud. Par la suite, nous levons la nourriture la nuit pour éviter que les poules n’engraissent plus vite que leurs pattes pourraient le supporter. 

Les poules à chair (c’est ainsi qu’on nomme les poules destinées à la consommation) sont des races conçues pour engraisser rapidement. Elles bougent peu, mangent beaucoup et sont prêtent à être abattues à la septième ou huitième semaine. Dans l’industrie, elles sont abattues encore plus tôt. Contrairement aux poules pondeuses qui s’échappent de leur enclos à la première occasion pour picorer l’herbe du voisin, manger des fruits sauvages, des papillons et grenouilles, les poules à chair restent à l’ombre de leur mangeoire tant qu’il y a du grain à manger. Âgée de sept semaines, une poule à chair aura consommé en moyenne sept kilos de grains. Une pondeuse moins de la moitié. Mais peu importe la race, toutes les poules que nous avons élevées aiment s’écarter les ailes au soleil, se coucher dans l’herbe et s’assoupir à l’ombre.

Après une semaine, les poussins ont doublé de grosseur. Ils ont déjà un look d’ado avec leurs plumes d’adulte qui parsèment leur duvet déjà moins tendre. C’est le moment de descendre leur couche sur le plancher du cabanon. Les poules sont des oiseaux extrêmement sensibles. Nous devons entrer dans le cabanon et parler avec une grande douceur pour ne pas les affoler. Si par distraction nous faisons un mouvement brusque, ils se figent simultanément. Ce sont des êtres grégaires et sociaux qui apprécient la compagnie. Lorsque Jean-François ou moi sommes à proximité, elles battent des ailes, courent et se font des chest à chest.

Chaque semaine les poussins doublent de taille. Après une vingtaine de jours, le cabanon devient trop étroit. Nous les transférons alors dans leur demeure d’été : un poulailler sur roues entouré d’une grande clôture de 150 pieds que nous déplaçons aux trois jours. Les poules ont ainsi constamment accès à de l’herbe fraîche. 

Pour que les poules à chair développent l’habitude de pâturer, elles doivent sortir à l’extérieur avant le vingt-cinquième jour de leur courte vie. Pour les encourager, j’attends généralement quelques heures le matin avant d’abaisser les mangeoires. Elles développent ainsi le réflexe de se nourrir d’herbe et les insectes. Elles sont belles à voir picorer le trèfle et gambader maladroitement derrière un papillon de teigne. 

Les jours se succèdent paisiblement jusqu’à la sixième semaine, moment où nous fixons la date de l’abattage. Ce moment marque une étape importante de ma relation avec les poules.  La réalité de leur mort imminente que j’ai pu omettre les premières semaines ne peut plus être niée. 

La mort sacralise la vie. 

 À deux jours de l’abattage, je passe plus de temps avec elles; m’assieds dans leur enclos, les dessine, les photographie, écris, mais surtout, je les observe. À trente degrés Celsius, la plupart des poules sont dispersées dans l’îlot de verdure au milieu de l’enclos, les yeux mi-clos, peut-être assoupis par le bruit du vent dans les feuilles ou celui plus sourd de l’autoroute. Elles sont belles et la pensée de les abattre me brise le coeur.

L’élevage de poules à chair est une expérience paradoxale. Oui nous élevons des poules pour nous nourrir, mais aussi, et peut-être surtout, parce que nous aimons leur compagnie. Avec amour, nous les soignons au quotidien; changeons l’eau, nettoyons les abreuvoirs, remplissons les mangeoires, pelletons les excréments qui s’accumulent rapidement et étendons des copeaux propres. Le matin, lorsque j’enjambe l’enclos pour ouvrir le poulailler, elles accourent vers moi, confiantes, et je peux m’asseoir parmi elles sans déranger leur comportement.

 L’effort d’élever et de tuer les animaux qui constituent une partie de notre alimentation est notre façon de vivre en harmonie avec les cycles de Vie/Mort/Vie. 

 La veille de l’abattage, ma jeune amie Rosie et moi décorons le poulailler avec des feuilles et des fleurs cueillies à proximité. On s’assoit dans l’enclos, dessinons et jasons avec les poules. Bref nous profitons des dernières heures en leur compagnie. Nous levons exceptionnellement les mangeoires à 17h plutôt qu’au coucher du soleil parce que les poules doivent avoir les intestins vides le matin de l’abattage. Sinon elles défèquent lorsque je les égorge et sont plus difficiles à évider. Au crépuscule, avant de fermer le poulailler une dernière fois, je vais jouer du tambour. C’est ma façon de et leur rendre un dernier hommage.

 Le matin de l’abattage, on se lève à 6h30.  Le plus tôt le mieux pour éviter aux animaux du stress aux animaux. Nous faisons bouillir un gros chaudron d’une eau maintenu à 160 degrés F. Nous sortons la plumeuse, désinfectons les glacières que nous emplissons de glace, aiguisons les couteaux, installons le cône d’abattage et les chaudières pour recueillir le sang et les abats.

 Les poules ne sont pas surprises de me voir surgir dans leur poulailler. Elles croient probablement que je viens les nourrir. Au début, elles restent calmement couchées, mais après la huitième ou la dixième, le groupe s’agite à mon arrivée. Le lien de confiance tissé au fil des semaines est rompu. Les quatre ou cinq dernières s’affolent lorsque j’entre dans le poulailler. Leurs plumes de cou se dressent. Elles se cognent les unes aux autres ou contre le grillage. Ce ne sont plus les animaux sereins de la veille qui se prélassaient au soleil. Ni moi la main qui les nourrit. Nos volontés se confrontent. Chaque geste est rapide et efficace pour éviter la souffrance inutile. Je saisis la poule de mes deux mains, agrippe ses pattes de la gauche tandis que le bras droit l’entoure affectueusement. Je flatte son cou, la remercie. Lui murmure que nous honorerons sa mémoire pendant les repas d’hiver.  Son œil exorbité m’observe, confus et terrifié. Je marche d’un pas confiant vers le cône en métal déjà taché de sang et la soulève tête vers le bas tandis qu’elle bat frénétiquement des ailes inclinant la tête vers sa poitrine d’un ultime geste protecteur. Elle sait d’instinct que la gorge est une zone vulnérable. Je la glisse tête la première dans le cône en passant la main dans l’ouverture inférieure afin d’exposer les jugulaires qui palpitent entre les oreillettes et la mâchoire. Il est crucial de trancher aux bons endroits pour ne pas sectionner la trachée qui ferait augmenter la panique de la poule. Couper précisément et profondément pour induire une mort rapide. Je tiens fermement la tête de la poule pendant qu’elle se vide de son sang. Ça prend deux parfois trois si je n’ai pas coupé assez profondément. Certaines poules crient et se débattent dans le cône tandis que d’autres meurt résignées. Mais peu importe la poule, il y a toujours un soubresaut final avant que le dernier souffle de vie s’échappe du corps. Je l’imagine s’envoler avec le filet de fumée des bâtons d’encens qui brûle.

 Lorsque la poule est vidée de son sang, je l’apporte à Rosie qui la plonge dans l’eau bouillante puis la fait tourner dans la plumeuse. Les dernières plumes sont retirées à la pince à épiler. La volaille dévêtue est ensuite passée à l’acolyte barbu qui lui sectionne les pattes, la tête et la glande sébacées situées au-dessus de l’anus. C’est Jean-François qui évide la poule avec agilité avant de la refroidir dans la glacière. Nous gardons les foies et les cœurs pour les chattes qui en raffolent. En quelques minutes, nos belles grosses poules sont devenues d’anonymes poulets prêts à être mangés. 

dimanche, 18 décembre 2022 13:08

Accepter de passer de l’état de stabilité à celui de recherche pure menant à une déstabilisation, et ce faisant, voir que l’art n’est autre qu’une union entre le possible et l’inconnu, entre le temporel et le sacré. C’est la pratique secrète dans l’atelier intérieur. 
- Sylvie Cotton

Automne 2022. Projet multicouches. D'abord un poème accouché sous la poussée d'une performance nocturne, seule dans mon sous-sol. Enregistrement audio du poème au studio d'enregistrement de l'université. Plusieurs performances sur la trame sonore. Montage vidéo composé d'extraits de performances et de la trame sonore. Performance présentée devant public à l'université de Sherbrooke et finalement une installation à la Maison des arts et de la culture de Brompton.

(Cliquez sur l'image pour accéder à la vidéo)

Journal d'expérimentation (extraits)

3 septembre
Je suis artiste parce que je ne suis pas devenue mère. Besoin impératif d’être transformée par le feu de la création. Je cohabite avec l’impératif de tout donner au feu de la création.

4 septembre 2022
Cette nuit je me suis réveillée à une heure du matin comme si j’avais un nid de serpent dans les tibias. Je descends dans l’atelier et enroule ma jambe droite dans de la pellicule plastique. Je saucisse la gauche dans une vieille corde rugueuse. Serrée. Mes pieds sont enroulés dans de la ficelle de laine jaune (la rouge est restée dans la chambre à l’étage.) Je me couche sur le plancher pour ressentir la douleur dû au serrement de la corde et la sensation d’étouffement des pores bouchées par la pellicule plastique.  Est-ce que mes jambes sont les prolongement de mon ventre ?

La corporalité comme lieu de recherche et création. Le corps comme matière première. Pas plastique, charnelle.

l'ateliercorps

Investir ce passage :
ventre
gorge

C’est ça mon projet de création : la mort du potentiel dans la manifestation d’une œuvre plastique investi du pouvoir du performatif.

14 septembre 2022
J’installe un papier craft sur le plancher de l’atelier et me plâtre les mâchoires et le cou. Je dois maintenir ma bouche ouverte et la tête penchée vers l’arrière. J’ai recouvert ma bouche de cellophane pour ne pas manger de plâtre, je dois donc respirer par le nez. Garder des traces de l’excavation du vivant. Documenter le processus de création m’aide à ne pas m’y faire aspirer. 

 

excavation de l’intime
fossiliser les découvertes en créant des objets archéologiques
documenter les fouilles

Lecture du poème écrit la nuit du 4 septembre au studio d’enregistrement de l’université. Performance vocale et sonore avec les mêmes objets performatifs : corde, pelote de laine et pellicule plastique industrielle. La lecture du texte n’était pas suffisant pour induire l’état performatif. Je fais un retour dans le corpsatelier en manipulant et interagissant avec les objets dans la cabine sonore. Corde dans la bouche, pellicule plastique autours du visage, ficelle qui frotte contre le micro. Par la lecture du texte manuscrit, exploration des notions de perte, de descente et d’interstice.

- Le processus de création = passage du potentiel à la création.
- Paradoxe avortement/perte/accouchement/naissance.
- Passage ventre/gorge. 

Sous quelle forme le présenter ?
- Performance ?
- Sculpture ?
- Montage vidéo ?
- Installation combinant son, projection vidéo et performance ?

22 septembre
J’aime travailler avec des objets qui n’en sont pas à leur première vie. Pourquoi ce constant retour à l’objet corde et la ficelle depuis plus d’un an ? La pellicule plastique usagée est un rebus. Sa transparence contient et enveloppe. Elle peut aussi asphyxiéer. Même chose pour la corde, elle relie, attache, mais peut aussi étrangler. En performant avec l’objet corde, mon corps se noue pour se délier puis se relier avec les paysages intérieurs et l’extérieur. Je travaille par strates ou mise en abyme. J’investie les mêmes objets à répétition, mais en ajoutant une couche de sens à l’expérimentation précédente. 

4 octobre
Ne pas masquer la matérialité du processus. Montrer l’échafaudage de l’œuvre (projection d’un montage vidéo + un montage sonore)  qui se superpose sur un corps en performance. La performance filmée en direct pour une faire une œuvre. C’est cette vidéo qui sera présenté à l’exposition des membres de la MACB. L’œuvre se construit par strates, donc n’est jamais vraiment terminée. C’est cet aspect non-fini de la représentation qui donne accès au processus en constant déploiement (retour à la notion d’intimité de Christophe Scott). Dilemme : matérialité/documentation/corps.

Quatre options d’œuvre :
- Présenter la documentation du processus de création.
- Présenter la performance.
- Présenter une documentation mémorielle de la performance.
- Présenter une documentation de la démarche qui a culminé par une performance sous forme d’installation.

11 octobre
Malgré le désir d’explorer la matérialité de la matière, c’est à dire créer des traces de l’expérience performative sous forme de dessin et moulage, je vais rester dans le corpsatelier par le biais de la performance. L’œuvre ne sera pas la documentation, l’œuvre sera la performance dans le corpsatelier. La documentation deviendra objet performatif. Le performance filmée deviendra documentation puis oeuvre. Les objets performatifs possible : projection vidéo, montage sonore, masque en plâtre, corde, bobine de laine rouge et/ou jaune, cellophane. Autres options qui se manifesteront.

13 octobre
- Épiphanie nocturne. Le corps lieu de circulation. Corps matérialité. Corps écriture. Corps trace. 
- La matérialité de la représentation  versus l’incarnation (le corps). 
- Opposition incarnation/représentation. Deux matérialités. Ma recherche se situe dans cette fissure, cet interstice.
- Dialogue entre la matérialité de la représentation et le corps (l’expérience performative).
- La relation entre l’expérience et sa représentation. Référence à Magritte : identification à la fois à l’objet pipe et la peinture de la pipe. Sauf qu’ici la pipe est le corps. Mon corps !

Ais-je besoin de me dissocier pour m’incarner ? Si la représentation est une dissociation, la performance est une réintégration. Est-ce que travailler sur la matérialité de la représentation est un moyen de réintégrer le vécu de l’incarnation ? Le relationnel pour intégrer, coudre, relier la fragmentation dû aux pertes passées ? Comment l’écriture et les projets de création peuvent-ils être au service de l’intégration ? Ces questions seront au coeur du deuxième projet de création.

2 décembre
Présentation d'une performance devant public à l'université de Sherbrooke.

du 5 au 23 décembre
Installation à la Maison des arts et de la culture de Brompton.

Ze poème

exposant négatif
exposant orifice
j'accouche (finalement)
ton absence
accouche (enfin)
le fruit de l'union
avec ton absence
toi avortée
par moi
j'accouche notre progéniture
engendrée
par un geste de mort
la non-mère
la sans diplôme
la sans contour
me définir à la négative
a fait de moi
un vide un creux une fêlure une cavité un orifice
vagin
nombril
bouche
narines
trous d'oreilles
estomac
utérus
espace d'absence espace de passage
celui de ton non-lieu
ton non-être
le positif de la non-mère
mère-matricide
t'avoir tué
pour sauvegarder
le vide
de l'espace
ou le plein
potentiel
donc ce vide
sauvegardé de toi
se vide
au fil de l'écriture
entre-espace
antre à la vie
intestins
anus
veines
vessie
foie
rate
pancréas
la nature transitionnelle des cavités
en fait de parfaits non-lieux
j'accouche (enfin)
le potentiel
de ton absence
j'aurai eu besoin de cette échappée
pour m'inscrire
dans la manifestation
écrire croître
dans unventre
vidé de ton absence
offrande sur l'autel
de l'écriture
métaphore de maternité
manifester des formes
sous forme de lettres
le refus de ma conversion en mère
engendre ma naissance
sur ces pages
une descente
Perséphone le ventre plein
à sa remontée s'immole sur l'autel
de la manifestation
de son sacrifice
lilas laie louve
au printemps la mort
sent le muguet
pour moi c'est un livre
écrit à l'automne
j'ai choisi
ne pas te choisir
aujourd'hui j'accouche
ce non-choix
mort par l'écriture
ce livre
union de feu
avec ton absence
ton absence = potentiel
potentiel = cavité
cavité = gestation
gestation = manifestation
manifestation = mort
mort=vie
la boucle est défaite
l'ouroboros sort sa queue de sa bouche
Peter Pan baise enfin Wendy
le soleil tombe derrière l'horizon
de cette plage d'Espagne
que je ne visiterai probablement jamais
parce que j'ai tué le potentiel
en m'unissant
à la vie d'artiste
une job à 19,50$ de l'heure
dans un organisme communautaire
femme qui élève des poules
canne ses tomates à l'automne
je choisis la vie à l'éternité
accouche (finalement)
ce quotidien
avorté
bu
sniffé
médité
ton absence me consacre mère
je n'échapperai pas à Déméter
tôt ou tard
il m'a fallu remonter
des enfers pour ne pas
que mes poumons éclatent
sous la pression
des profondeurs
terminer le non-choix
j'accouche ton absence
ta mort
tue les possibles
de ce que tu aurais pu être
te tue donc à nouveau
en donnant forme à ma vie
te libère des attaches du potentiel
celui préféré à ton corps ta présence ton incarnation
un rituel de mort
consacrant la vie
mort à la mère que j'aurai pu être
me consacrant ainsi mère
du poème
le plus important de ma vie
mots lien ficelle
liant ce livre
à ma démarche de création
à la femme à l'amante
et autres dénominations
l'accouchement se fait graduellement
amen
la rivière n'arrête pas de couler
elle descend simplement
sous terre
jamais assez loin de la surface
pour ne pas être creusée
de mes ongles assoiffés
je t'ai sacrifié ma fille
sur l'autel du potentiel
où j'accouche (enfin)
ta mort
ta mort ce livre
fruit de notre union
couple mère fille
ta mort et moi
donnons la vie
la cavité lieu de passage
transformée en circulation
le printemps dernier
j'ai crié à la rivière Massawipi
je préfère la vie à l'éternité
et voilà qu'aujourd'hui
je récolte les bulbes sous son lit
je t'ai condamné
là où les femmes
donnent la vie
depuis les temps immémoriaux immédiats
des centaines de naissances par jour
une sacrée banalité
une banalité désacralisée
par un geste de mort
empressé
toi en gestation dans mon ventre
un parmi des milliards
séjour de quelques semaines
banal
je t'ai avorté
feignant le fréquent
à la va vite
avant de changer d'idée
je te raconterai tantôt
donc dans ce ventre
mon ventre
un embryon s'est installé
avais-tu déjà pris racine
dans cet amas de chair
en tout cas tu n'y est plus
lui s'est décomposé
dans un dépotoir anonyme
toi tu es encore
dans mon ventre
avec ce livre avec
ce fragment de moi jamais née
trop peur d'accoucher
dans les bras
de personne

dimanche, 28 août 2022 12:37

Le corps est semblable à la terre. Il est un territoire en soi. Comme tout territoire, il court le risque d'être envahi de constructions, découpé en parcelles et ruiné de mille manières. Pour la femme sauvage, la forme importe peu.
(Extrait Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola Estés).

Lune rouge est un livre photographique qui témoigne de la collaboration entre Jessica Renaud et Annie Lamoureux, au carrefour de la photographie et la performance. Annie a répondu à l’invitation de Jessica parce que l'appel provenait du désir d’accéder à ses paysages intérieurs les plus sauvages et vulnérables. « M’exposer nue, devant témoin, c’est une rencontre avec ce que j’ai de plus intime : une offrande de moi à moi. Au-delà des images, un corps dans ce qu'il vibre de plus vrai. »

Idée originale, conception, photographie et reliure : Jessica Renaud
Performance : Annie Lamoureux
Photographie numériques imprimées sur papier Epson mat. Reliure allemande. 5X5. Hiver 2022

 

mardi, 23 août 2022 12:34

C'est moins la solitude que la dissolution dans l'infini que redoute Giacometti.
(Le réel merveilleux, essai par Pierre Wat).

confiné au vent
le désir circule
en cercles inachevés
jusqu'au seuil de la maison
peinte en jaune
par la fenêtre
je t'aperçois
au milieu de la pièce vide
le souvenir des pères
te fixant par la vitre
de leurs cadres jaunis
patience
l'oiseau reviendra au nid
t'apprendre à renoncer
au potentiel sépia
à tourner le regard
vers les enfants déjà nés
ceux dont la faim
aiguise l'appétit
de l'envol écarlate

Muse : Catherine Socquet
Photographies numériques, août 2022

lundi, 18 avril 2022 10:19

"Dans un contexte social où le contact avec l’autre est devenu hésitant, réglementé, voire désincarné, quelles sont les transformations induites aux pratiques artistiques pour lesquelles la valeur performative, la coprésence, le potentiel d’une relation humaine et spontanée sont des enjeux majeurs ? "

C'est la question que pose Sylvie Tourangeau dans l'introduction de son compte rendu de l'événement performatif Coins de vue, organisé par Pascal e en février dernier. Inspirée par le thème Prendre soin, je performe dans le salon d'une voisine de Pascal e, Maryse Latulippe. Mon sanctuaire intérieur, suggéré par un amas de corde brut ressemblant vaguement à un nid, se confond à la pièce chaleureuse où corbeau en résine côtoie gramophone et objets d'origami. De l'autre coté de la baie vitrée, les déambuleurs m'observent emmitouflés dans leurs tuque, cagoule et anorak. Le contraste entre le réconfort qu'inspire le lieu et l'hostilité du froid crée une tension que je soutiens dans mon ventre.

Performeures : Alex-Ann Boucher, Camilla Vàsquez et Jessica Renaud
Commissaire : Pascal e
Photographies : Jessica Renaud
Février 2022

Lire l'article paru dans La vie des arts en avril 2022 ici.

mardi, 09 novembre 2021 11:55

Danser le vivant pour célébrer la joie d'être ensemble.

Dans le cadre du cours in situ avec Josianne Bolduc,  les dancing baboons ont tenu leur première danse infiltrant au juin 2021 dans la ruelle Chasse galerie de la rue Wellington à Sherbrooke.
L'intention : habiter le corps, dilater l'esprit; se réapproprier l'espace public après des mois de confinement et danser la joie d'être à nouveau réunis.

Performeures : Annie Lamoureux, Jessica Renaud et invités.
Captation photographique et vidéo : Julia Pouliot.
Montage vidéo : Annie Lamoureux
Post-traitement et montage photo : Jessica Renaud
Juin 2021


 

dimanche, 17 octobre 2021 12:44

La série, Premier mouvement du silence, propose une interprétation intime du mythe de l’élan créateur : de sa naissance extatique dans le terreau de l’inconscient à sa mort dans la finalité plastique. Composée d’une trentaine d’images saisies entre 2019 et 2020, la proposition photographique invite à déambuler dans le territoire qui niché entre l’inspiration primordiale et l’intensité matérielle. 
Exposé dans le cadre de l'évènement, L'art au couvent, au couvent des soeurs Saintes-Famille, en collaboration avec le Musée des beau-arts de Sherbrooke à l'automne 2021 . Commissaire: Suzanne Pressé.

 

jeudi, 06 août 2020 11:55

Elle naît d'Elle-même sous différentes formes, jouant de façon interchangeable les rôles d'objets et de sujets, s'adaptant réciproquement.
(Extrait de The Recognition of Our Own Heart par Joan Ruvinsky).

Projet de résidence artistique réalisé à Rurart en juillet 2020.
Eole est divisé en trois volets.

Un. Exploration de ma perception du lieu réfracté en myriade de micros univers à travers la lentille de ma Nikon. Documentation de l'évolution du travail des artistes sous forme d'un diaporama.

Deux. Installation in situ pour capter le souffle d'Eole, élément invisible qui anime le statique et exalte le dense. Bandes de tissu de coton provenant de draps archi usés d'une clinique d'acuponcture, bouteilles en vitre suspendues qui recueillent les propos du dieu hellénique et masques en plâtre façonnés sur place et suspendus dans les branches du noyer comme autant d'implexes que l'activité psychique anime selon ses humeurs.
Voir la vidéo

Trois. Performances visitant les multiples visages que l'on endossent ou qui nous revêtent. Aucun d'eux n'étant réel ou faux. Seule l'oscillation du souffle perdure.

mardi, 05 mai 2020 17:16

Par la performance, David et Jessica explorent les schèmes associés aux genres, fournissant ainsi de nouvelles perspectives à l’individu comme à l’artiste témoin. Concept initialement conçu pour un atelier de modèle vivant en duo, le projet s'est transformé en une collaboration multidisciplinaire entre le photographe Robert Savard, le musicien David Cocquart et moi-même. Performance, images, poésie, voix et sons se répondent et s'interpellent. Janvier 2020.

jeudi, 16 janvier 2020 17:44

Par quel enchantement en sommes-nous venue à croire que Dieu était une figure masculine ?

dimanche, 05 janvier 2020 11:53

Gina c'est pour le gin tonic que Gabriel aime tout particulièrement boire à La Buvette sur la Well. C'est à cet endroit qu'il m'entretient de son métier de drag queen avant le shooting photo.

Plus important que le gin, Gates symbolise toutes les portes que Gina a ouvertes à Gabriel depuis son premier spectacle aux Grands-Ducs de Wellington en 2017.

L'artiste m'apprend que les drag queens étaient initialement les messagères de leur communauté. Elles représentaient la gentillesse, la compassion et l'empathie. Ce sont ces valeurs que Gabriel incarne à travers Gina Gates, un personnage haut en couleur et talent.

À la fois féminine dans son accoutrement et masculine par sa pilosité, Gina sort Gabriel des conventions. Il faut dire que l'artiste n'a pas créé un personnage pour plaire au public, mais pour incarner des aspects de lui-même qu'il ne pourrait pas autrement.

Le parcours original de Gabriel atteste de l'importance de l'art comme agent libérateur des normes restrictives tant au niveau sociales que psychologiques.

Projet photographique dans le cadre du cours ART 226 au certificat en arts visuels à l'université de Sherbrooke à l'automne 2020.
Photographies numériques.

dimanche, 25 août 2019 14:21

Photography is power.

An in between land where the seer meet the seen.

Photography doesn’t show what we call reality, because reality is in the eye of the perceiver. 

Each picture is a creation of the seer. 

Like the painter, the photographer reproduce a vision seen first with the inner eyes.

Once the artist is free from the harsh voice telling him what his art should look like or of what reality should be does he become a creator.

Photographies numériques juillet 2019

 

jeudi, 02 mai 2019 16:51


Projet Perséphone c’est l’exploration multidisciplinaire en trois temps d’une quête identitaire aride entamée au crépuscule de la trentaine avec comme trame le mythe hellénique de la Coré.

seuils est le visage versifié du projet. Poème inspiré à la fois d’une vertigineuse introspection et d’une version du mythe réinterprétée par la danseuse et mythologue Laura Melling.

Projet Perséphone est également exprimé par une série d’autoportraits photographiques réalisée en mars 2019 illustrant la restriction et la pénombre nécessaire à la métamorphose d’une graine en cotylédon; d’une chenille avant l'éclosion des ailes ou d’une psyché inconnue d’elle-même en un individu rayonnant son propre soleil.

La dernière strate est une chorégraphie dans laquelle le corps danse une descente dans les régions inhospitalières et rarement explorées de la conscience.

 

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